Pourquoi les Français ont-ils toujours autant de mal avec l’anglais ?

Avec la mondialisation, l’accès aux transports aériens facilitant les échanges internationaux, la démocratisation des voyages touristiques ou séjours d’études à l’étranger,  la révolution numérique, on aurait pu croire et espérer un « réel » changement dans les comportements, les vieilles habitudes, l’apprentissage de l’anglais à l’école, une certaine désinhibition qui aurait pu engendrer des résultats significatifs concrets sur le terrain : des Français, faisant fi des vieux ancrages et laissant surgir leur plein potentiel linguistique !  Waouuh !  Quel pas de géant ! … peut-être une estimation un peu trop « géante » justement ! …

Un fauteuil un peu trop confortable : Quelques statistiques
Pauvres de nous ! Nous restons toujours la risée aux yeux du monde ! Classés 25èmes au rang du classement européen, la cote a bien du mal à monter ! Les pays scandinaves ont toujours la palme en ce qui concerne la maîtrise de l’anglais : Le Danemark, la Norvège, la Suède et les Pays Bas demeurent en tête de liste, suivis par les pays d’Europe Centrale tels-que l’Allemagne, la Pologne, Luxembourg ou Slovénie. Certes, les langues de ces pays ont l’avantage de faire partie des langues dites « germaniques » ce qui facilite l’adaptation à l’anglais, mais tout de même, en 2020, ne peut-on pas espérer meilleure perspective ?

Qu’est-ce qui empêche les français de parler anglais ?

Se cacher derrière multiples raisons pour ne pas se lancer :
A savoir que notre langue a des origines latines, qu’avec un alphabet identique à l’écrit, il est fort difficile de s’obliger à prononcer des sons différents avec des intensités qui varient, que l’accent anglais n’est pas évident à comprendre, que les temps sont compliqués, que les anglais ne font pas d’efforts pour nous comprendre, que l’enseignement n’est pas adapté … et que sais-je encore ! Certes, il y a une part de vérité dans tout cela, et surtout, à force de nous le répéter, on finit par le croire ! « C’est trop dur » !
Et si nous cherchions aussi du côté de nos barrières limitantes, de nos peurs, de nos blocages intérieurs, du schéma réducteur répétitif, de l’auto-sabotage qui amenuise notre potentiel et notre confiance en soi ?

La confiance en soi : un frein majeur pour apprendre l’anglais

Qui est capable de dire sans hésitation qu’il a entièrement confiance en lui-même ? Notre capital « confiance », si important dans l’épanouissement de chaque être, est souvent mis à mal tout au long de notre parcours, depuis le foyer parental parfois, en passant par l’école puis au travail. La dévalorisation de l’individu le tire vers le bas et contribue malheureusement à son échec ! A force de s’entendre dire « C’est faux !, N’importe quoi !, Tu n’as rien compris !, nul ! Pourquoi tu as fait ça ?, quel idiot(e) !…  on devient résigné et on entre dans l’acceptation.

Il est en effet une croyance ancrée dans l’inconscient collectif qui fait résistance : celle d’être réellement nul en langues ! Alors, à quoi bon faire l’effort ? Et lorsque l’on possède les dites « facilités » en anglais, elles sont vite sabotées par les moqueries des camarades de classe. Et pour faire partie du clan, il faut rentrer dans le moule ! Ne pas répondre aux codes, c’est se mettre en danger en quelque sorte.

Que se passe-t’il donc dans les salles de classe ?

Bien souvent au collège, les classes sont trop chargées, les méthodes d’enseignements sont peu attractives et les contenus peu motivants pour les élèves. Il est aussi courant que les adolescents ne voient pas l’intérêt d’apprendre l’anglais car ils n’ont pas besoin de l’utiliser vraiment à ce stade. On se rend compte souvent bien plus tard de l’intérêt que parler anglais peut avoir, en entrant dans la vie active, ou en voyageant à l’étranger. En milieu scolaire malheureusement, il est de bon ton de rentrer dans le moule et se tenir sur ses gardes pour ne pas subir les railleries de ses camarades, voire du professeur pour des raisons qu’il jugera utiles.

Que l’on soit plutôt doué en langues ou que l’on doit faire des efforts pour que les notes soient correctes, tout est sujet à moqueries !

Une mauvaise prononciation fait rire et à l’inverse, un « trop » bon accent anglais peut également en déranger certains. Nombre d’élèves ont par ailleurs révélé qu’ils faisaient délibérément des fautes pour ne pas que leurs notes soient trop élevées au risque d’être « stigmatisés » par leurs camarades de classe.  Ce qui fait que l’on se ramasse dans sa coquille et la peur du jugement prend naissance : Une peur paralysante qui tend à se perpétuer à l’âge adulte … Le cycle infernal !   Puis, on en a fait une espèce de « concept » dirai-je, une sorte d’héritage transmis de plein droit : la croyance légitime que les français sont  nuls en anglais !  Vous savez quoi ? On en a même fait un manuel « L’anglais pour les nuls » !! Le croyez-vous ? C’est à nous, les français, qu’il s’adresse !!! A force de nous le rabâcher, on l’incarne !!

Donc, normal que l’on ne sache toujours pas parler anglais, nous sommes officiellement « les nuls number 1 » !

Que faire face à ce phénomène ? Comment détrôner ce « classement » dans la catégorie réservée aux mauvais élèves ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est POSSIBLE de faire sauter toutes ces croyances et d’activer notre plein potentiel pour prendre enfin du plaisir à apprendre autrement cette langue anglophone qui est majoritairement parlée dans le monde entier.

Corinne Picarda